Depuis maintenant 2 ans, je participe avec joie au festival d’articles de développement personnel organisé par le site penser et agir. Comme les fois précédentes, c’est avec plaisir que j’ai accepté, sauf que cette année, l’objectif est un peu différent. Il ne s’agit pas d’écrire simplement un article de développement personnel sur un sujet défini au préalable, mais de partager son histoire et ses prises de conscience sur le thème « Comment devenir vrai et sincère envers soi-même ? ».

Me défiler m’a furtivement traversé l’esprit, mais l’engagement étant une valeur importante pour moi, je l’ai vite laissé passer son chemin. Comme vous le savez, j’accompagne des personnes sur la confiance, l’estime de soi et l’affirmation. Ne pas aller au bout de ce défi me semblait donc impossible. Comment prôner aux autres que l’affirmation est un vecteur d’épanouissement et moi-même agir à l’inverse en refusant de sortir de ma zone de confort pour faire exceptionnellement un article plus personnel ?

Ne croyant pas au hasard et essayant de voir toujours le bon côté des choses, j’en ai déduit que j’étais prête. Pour cette fois-ci, vous ne trouverez pas d’outils à tester, d’explications ou de conseils, simplement un petit bout de mes pensées et de là où j’en suis aujourd’hui et maintenant sur le chemin de la sincérité envers moi-même. Peut-être que ce texte vous permettra de vous poser aussi cette question et finalement, voir où vous en êtes et comment de votre côté vous choisissez d’améliorer cette sincérité envers vous-même pour tout simplement vivre plus aligné avec ce qui fait sens pour vous et ce que vous êtes venus accomplir dans cette incarnation.

Revenons quelques années en arrière, imaginons que vous me posiez la question : « Dis Armelle, comment peux-tu devenir vrai et sincère envers toi-même ? ». Là, sachez que je commencerais par vous regarder assez bizarrement et je vous répondrais avec assurance que je n’ai pas à le devenir car je le suis déjà, avec une certitude frôlant l’arrogance. Sauf que les années ont passé, et si je me place en observateur, aujourd’hui je me rends bien compte que je ne l’étais pas et que je ne le suis pas encore, même si de grandes avancées ont été faites et que cela représente de plus en plus une posture naturelle.

Depuis cette période, ma vie a traversé le doute concernant mon identité vraie :

  • Qui étais-je réellement ?

  • Qu’est-ce qui m’animait ?

  • Où était le sens de ma vie professionnelle et vers où je voulais tendre ?

Ce n’est pas pour rien que j’en ai fait le sujet de mon mémoire que vous pouvez retrouver sur mon site armelle-jaso.com. Cette période de questionnements m’a mise devant une réalité : je n’étais pas véritablement vraie et sincère envers moi-même. Je me suis rendu compte que je me berçais de beaucoup d’illusions, et que mon mental y prenait beaucoup de plaisir.

En me formant au coaching, il m’a été indispensable pour bien accompagner les autres, de faire un tour du propriétaire et de me lancer dans une nouvelle conception de mon jardin intérieur en apprenant à le découvrir et à le connaître. J’ai suivi les préceptes de Socrate qui disait « Connais-toi toi-même »*. Tel un paysagiste, j’ai observé, écouté mes pensées, constaté mes habitudes et mes routines, et je me suis imprégnée petit à petit de mes différentes personnalités et de mes comportements en fonction des événements de la vie. Avant de me lancer dans un projet pharaonique et de vouloir faire table rase de ce qui me composait, j’ai commencé par faire un état des ressources que j’avais à ma disposition et de mes capacités. Avec un élan de lucidité, je me suis rapidement rendu compte qu’un coup de main serait le bienvenu pour ne pas me laisser submerger et terrasser par les tâches à accomplir.

J’ai eu la chance de me faire accompagner par une coach qui est aujourd’hui une amie. Elle m’a aidé à débroussailler le terrain de mes certitudes, retourner mes peurs, voir les besoins qu’elles cachaient, planter de nouvelles graines de pensées plus positives et observer avec bienveillance les transformations qui étaient en train de s’opérer petit à petit. Bien sûr, il y a eu de grosses averses qui me laissaient penser que tout le travail était à refaire, de gros coups de vent aussi qui auraient pu mettre à mal les efforts fournis. Mais mes racines sont solides, et petit à petit, j’ai pris conscience de mon principe d’unité et de la trilogie qui me compose (corps, âme, esprit). Cette dimension qui faisait partie intégrante de ma personnalité d’enfant avait été enfouie sous un monceau de feuilles mortes et de mauvaises herbes. Mon défrichage a permis à la lumière qui me compose de renforcer cet engrais, le nourrir, l’enrichir, pour qu’à son tour, il nourrisse l’ensemble de mon jardin intérieur.

Prendre conscience de mon unité me permet aujourd’hui de respecter de plus en plus un équilibre dans cet univers en perpétuel évolution et d’y créer une harmonie entre toutes les facettes de mes différentes personnalités. Je connais aussi mes limites et arrive de plus en plus souvent à débusquer les intrus qui essayent de s’implanter dans cet univers en création (pensées récurrentes et négatives). Je ressens leur présence, je les observe qui essayent de semer des mauvaises herbes dans cet espace que je souhaite le plus sain et naturel possible.

Dans ce jardin, j’ai pris plaisir à mettre en culture plusieurs couches successives mais pas simultanées de pardon, envers moi, de pardon envers les autres, ce qui, je vous l’avoue, lui a beaucoup réussi et m’a permis d’améliorer un peu plus ma sincérité envers qui je suis vraiment. J’ai coupé quelques vieilles branches qui l’encombraient, des racines aussi qui étaient apparues du jardin voisin et qui ne m’appartenaient pas. Certaines venaient de loin et avaient traversé quelques générations. Comme vous le voyez, ce travail d’apprenti paysagiste me prend du temps et me passionne. Je ne serai vraisemblablement jamais une paysagiste émérite, et je sais aujourd’hui que mon jardin intérieur ne sera jamais achevé. Je suis en mesure d’avoir cette sincérité envers moi-même, et c’est cela le principal. Ce lieu qui me compose est sans cesse en évolution et ne connaît que des instants de perfection éphémère dont je profite pleinement. Je le regarde se développer au milieu de tous les autres jardins qui m’entourent, lui permettant ainsi de participer à un paysage plus grand d’une infinité de couleurs et de conceptions différents.

Pour répondre à la question « comment devenir vrai et sincère envers soi-même », j’ai fait le choix du jardinage personnel en permaculture :

• prendre soin de moi, en reconnaissant les différents aspects de ma personnalité (mental, égo, enfant intérieur blessé, parent sauveur….). Ces différents personnages internes ont tous leurs propres croyances et vérités et il me semble important de les laisser s’exprimer. Pour tendre vers la sincérité qui vient de ma nature profonde, je joue avec tous ces aspects de moi, j’apprends à les reconnaître, voir lesquels s’expriment, dans quels buts, pour tendre vers quel idéal et surtout pour rassurer quelles peurs. Et puis, je me mets en position d’observateur de moi-même avec la personnalité du sage, qui ne sait pas nécessairement mais qui par son silence, laisse émerger doucement les voix les plus subtiles afin qu’elles expriment elles aussi (mon guide intérieur, mon intuition, mon âme) leur vérité. Celles-ci, je l’avoue me touchent particulièrement même si le message n’est pas nécessairement celui que mon mental ou mon égo aurait aimé entendre.

prendre soin des vivants autour de moi (que je sois en interaction directe ou non avec eux) par la pensée, mais aussi par le partage et l’action.

et le partage du surplus avec vous (dans lequel je mets mes connaissances),

et surtout laisser mon jardin intérieur être, lui faire confiance, écouter ses messages et sa petite voix qui me guide avec sagesse et bienveillance sur les changements à apporter.

Avec le temps, j’ai appris à voir les moments de doutes et de difficultés comme des opportunités de croissance et de transformation.

Aujourd’hui, je peux dire que je suis de plus en plus sincère envers moi-même. Cela ne veut pas dire que je suis parfaite et que je ne tombe jamais dans mes vieilles habitudes. Mais je suis plus consciente de mes pensées, de mes émotions et de mes comportements, ce qui me permet de les observer avec bienveillance et de travailler à les changer si besoin.

Je suis également plus alignée avec mes valeurs et mes aspirations profondes, ce qui me donne une plus grande sensation de liberté et de bien-être. Et c’est cette expérience que je voulais partager avec vous aujourd’hui, dans l’espoir que cela vous inspire à vous poser également cette question : “comment devenir vrai et sincère envers vous-même ?”

Je vous encourage à prendre le temps de vous observer, de vous connaître, de découvrir vos ressources et de travailler sur vos peurs et vos blocages. Et si vous avez besoin d’aide pour cela, n’hésitez pas à faire appel à un coach ou à un thérapeute, qui pourra vous accompagner dans cette démarche.

Je vous souhaite de prendre du plaisir à entretenir votre jardin personnel et devenir le paysagiste de vos rêves.

En conclusion, je voudrais remercier Bessan et l’équipe de penser et agir pour ce défi, qui m’a poussée à sortir de ma zone de confort et à partager avec vous une partie de mon cheminement personnel. J’espère que cela vous aura été utile et inspirant, et je vous souhaite une belle continuation sur votre propre chemin de sincérité envers vous-même.

Cet article est ma contribution dans le cadre du festival d’articles de développement personnel en tant que spécialiste du développement personnel.

* La citation est issue d’un article de Penser et Agir.fr que vous pourrez retrouver dans la rubrique “Observation de soi” : https://www.penser-et-agir.fr/observation-de-soi/