Si l’épanouissement personnel était une image, pour vous quelle serait-elle ? Quelle serait sa couleur, plutôt claire ou foncée ? Et sa densité plutôt lourde ou légère ? Et enfin sa forme, serait-elle généreuse ou étriquée ? Éventuellement, cet épanouissement, il vous permettrait quoi, il vous apporterait quoi, il vous enlèverait quoi ?

Que signifie Épanouissement personnel ?

Dans « épanouissement personnel, » on retrouve l’assemblage de deux mots, le mot épanouissement et le mot personnel. Le premier provient du verbe s’épanouir, ce verbe peut suggérer l’ouverture, l’éclosion de quelque chose. Selon le dictionnaire « Le Robert, » on peut lire 2 sens :
1/ Ouvrir, faire ouvrir (une fleur) en déployant les pétales, un peu comme la rose qui ce matin avait éclos …
2/ Détendre en rendant joyeux qui me semble plus approprié au développement personnel, encore que….
Le mot épanouissement évoque donc un développement serein, des émotions agréables telles que la joie, la plénitude.
Si nous prenons maintenant le mot personnel, le Petit Robert nous propose ceci :
1/ Qui concerne une personne, lui appartient en propre. Ce qui sous-entend que l’on se réfère à un individu en particulier et pour le coup à soi, à qui je suis, à la notion du ” JE ” dans sa globalité. Selon le psychanalyste Erikson1, “la prise de conscience de notre identité personnelle est basée à la fois sur la perception de l’unité de soi et de la continuité de sa propre existence dans le temps et l’espace. Et d’autre part sur la perception du fait que les autres reconnaissent cette unité et cette continuité”.
Revenons à l’épanouissement personnel. La combinaison de ces deux mots si je fais un amalgame très simpliste, telle une image pour étayer le propos, nous amène à ceci : déployer nos pétales dans la détente pour découvrir son JE. En voilà tout un programme….
Poser sur le papier cela est INTERPELLANT, peut être aussi EUPHORISANT, EXALTANT, mais qu’en est-il dans la réalité ?

Pensez-vous qu’il est simple, rapide et durable d’arriver à un épanouissement personnel ? Ou les écueils et les freins sont-ils inévitables ?

Trouver son ” JE ” n’est pas chose aisée dans ce monde où la comparaison à l’autre est omniprésente. Où le regard de l’autre est toujours plus présent. Où les réseaux sociaux sont de formidables vitrines de compétition et de comparaison. De sorte que l’épanouissement personnel dans cette jungle virtuelle peut devenir un véritable parcours du combattant et faire perdre le Nord à notre boussole intérieure.
Il est donc possible, je dis bien possible que certains freins soient quasi inévitables. Sauf pour vous, peut-être, qui lisez cet article. Vous, qui êtes des professionnels du développement personnel, aguerris, prêt à débusquer tous les obstacles qui pourraient se mettre en travers de votre progression.
Au cas où, pour le fun, je souhaiterais évoquer avec vous deux freins possibles. Quand bien même, ce ne sont pas les seuls et je ne saurais pas vous les situer sur un ordre d’échelle, étant donné que je n’ai pas trouvé de chiffres à ce sujet pour étayer mon propos. Mais ces deux freins me parlent personnellement, car je les ai rencontrés par le passé, vécus même et me les suis même appropriés à certaines périodes de doutes et de turbulence. En bref, ils peuvent encore essayer de me tarauder parfois si je ne prends pas garde, telle la sirène, charmant tous les matelots naviguant près de son îlot.

Premier frein : L’autre sait mieux que nous !

Le premier frein à l’épanouissement personnel que je souhaite vous partager est le fait de partir du précepte que l’autre sait mieux que nous, qui nous sommes. Comment nous fonctionnons et quels sont nos besoins pour avancer sereinement dans la vie. Penser que ce blogueur, cette youtubeuse, cet écrivain, ce conférencier ont les CLES de notre sésame intérieur. En conséquence, qu’il est donc essentiel de consommer du développement personnel en allant jusqu’à surconsommer pour atteindre LA connaissance en lisant toujours plus, en suivant toujours plus d’ateliers, de stages, de formations, de conférences, de masterclass et de mooc en tous genres. En allant chercher la perle rare, celui ou celle qui sait ce que personne d’autre n’a encore conceptualisé. Tout, en s’abreuvant à de multiples concepts pour être sûr, de ne rien rater. Ne surtout pas passer à côté d’un élément qui pourrait changer notre vie. Alors, oui, la tentation de consommer est forte, elle est à portée de main, elle est facile. Un clic et elle est là, sur l’écran de nos téléphones, de nos ordinateurs ou de nos tablettes. Surtout, elle est chronophage et peut nous entraîner dans une spirale infernale. Oui, elle peut nous faire vibrer, nous donner l’impression qu’enfin, on détient des clés, mais pas encore la CLE.

Quelles sont les conséquences ?

Cette tentation a surtout l’énorme désavantage de nous laisser dans la peau du spectateur. De ce doux rêveur qui idéalise sa vie, mais ne la vit pas. De l’observateur qui envisage, fait des plans, des tests, tous azimuts pour essayer de se voir derrière son masque sans jamais passer à l’action. Par facilité, par habitude, par peur, par crainte du changement peut-être ?
Et puis ce trop-plein d’informations, de conseils, de pistes, donne le tournis, l’angoisse et peut provoquer le doute en nous laissant encore plus perturbé. En effet, nous passons d’un « je ne sais pas que je ne sais pas », à un « je SAIS que je ne sais pas » assez déstabilisant. D’autant plus si l’on est seul face à son écran ou à sa page de magazine sans aucun accompagnement, soutien ni réconfort pour nous expliquer que cette démarche de conscientisation est somme toute, normale. D’ailleurs, elle fait même partie du cycle de l’apprentissage selon le psychologue Abraham Maslow. En passant d’une incompétence inconsciente à une incompétence consciente. Ce début de chemin n’est pas nécessairement le plus confortable. Pour atteindre la phase suivante de la compétence consciente, « je sais que je sais », tout un travail de mise en action, d’efforts, de répétitions est nécessaire. Pour atteindre ce stade, un changement de mindset doit se produire. C’est ainsi que, le spectateur doit monter sur scène et devenir acteur de sa propre vie. Il est temps pour lui d’échafauder des projets. Oui, mais surtout de mettre des actions en place pour les réaliser. Des toutes petites d’abord, ne pas se projeter sur des objectifs non atteignables. Et puis, après chaque réussite, se congratuler, se récompenser pour se donner l’envie de passer à l’action suivante en respectant à chaque palier sa personnalité, ses valeurs, ses limites, son ” JE ” sans enjeu, juste pour le jeu. Avant de vous parler du deuxième frein, il est essentiel que vous sachiez que personne ne sait mieux que vous-même quels sont vos besoins et vos envies profondes (hors cas de troubles du comportement important, qui doivent être traités avec un avis et un suivi médical). Personne, mieux que vous-même ne connaît vos croyances, vos limites et vos peurs. Un écran, un brouillard plus ou moins dense peut vous empêcher de les discerner en prime abord, l’aide et le soutien d’un accompagnateur en relation d’aide ou en développement personnel peut être un booster puissant. Mais en aucun cas, cet autre, sur lequel vous portez tous vos espoirs ne pourra mettre en place votre épanouissement personnel. Car l’EXPERT c’est VOUS pour vous et uniquement VOUS !

Deuxième frein : L’oubli de l’amour de soi !

Le deuxième frein que je souhaite évoquer avec vous est celui de l’amour. Mais pas n’importe quel amour, il s’agit de l’amour de soi. L’amour de sa lumière de ses talents, de ses forces, mais aussi l’amour de ses ombres, de ses limites de ses peurs. Lorsque l’on évoque l’épanouissement personnel, nous abordons plusieurs niveaux. La conscience de soi, la connaissance de soi, l’acceptation de soi et l’affirmation de soi. Le fait de s’aimer soi-même, n’est pas forcément naturel et ne nous a pas nécessairement été appris dans notre enfance. Cette notion se retrouve sur le palier de l’acceptation de soi. En s’acceptant et en se soutenant pleinement avec tout ce qui compose notre personnalité. Cet amour est indépendant de nos performances, de nos actions, de notre image, du paraître et du social. Il s’agit d’un pilier central de l’estime de soi qui souvent passe à la trappe au profit d’autres thématiques plus aisées à aborder.
Vouloir faire de l’épanouissement personnel sans aborder cette notion est pour moi un frein majeur à une vie sereine.

Comment peut-on aimer profondément l’autre sans condition aucune si l’on ne s’aime pas soi-même ?

Je vous pose la question et je vous propose d’essayer d’y répondre le plus honnêtement possible.
Selon une étude américaine, réalisée en 1993 sur la base d’un questionnaire adressée à plusieurs centaines de personnes entre 20 et 30 ans et dirigée par le chercheur James Overholser², les hommes et les femmes auraient des critères d’appréciation d’eux-mêmes différents. Les hommes s’aimeraient à travers leurs réussites, professionnellement ou dans une activité physique. Tandis que les femmes auraient viscéralement besoin de voir leur entourage reconnaître leurs qualités personnelles. L’amour dont je veux vous parler ici se situe à un autre niveau, celui de l’amour inconditionnel.
L’acceptation inconditionnelle de qui nous sommes est une étape incontournable pour tous ceux qui souhaitent atteindre une certaine paix intérieure, une bonne santé et quelques tranches de bonheur. Pour atteindre ce but, il ne s’agit pas simplement d’obtenir une acceptation mentale de votre cerveau. Là, je vous parle d’une acceptation totale, entière, qui passe par l’être dans sa totalité son unicité. Pour se faire, le mental n’est pas le mieux placé. Le seul à permettre d’accéder à cet amour inconditionnel, c’est simplement et uniquement le cœur. En ne réfléchissant plus, avec son mental, mais juste avec son cœur. En acceptant d’être et de s’aimer pour ce qui est et ce que l’on est. Alors, de nombreux paliers de l’épanouissement personnel pourront être franchis. En ne s’aimant pas soi-même, le risque est grand, de croire que l’amour des autres peut pallier au manque d’amour de soi. Sachez qu’il n’en est rien et qu’il s’agit simplement d’un mirage qui sied bien à notre égo. Sachez aussi que lorsque l’on ne s’aime pas suffisamment, une recherche effrénée de l’amour de l’autre s’installe en compensation. Avec la peur insidieuse et omniprésente de perdre cet amour et donc de se perdre soi-même.

Souhaitez-vous et oserez-vous franchir le cap ?

Vous sentez-vous prêt à vous aimer vous-mêmes ?

Vous sentez-vous prêt à vivre pour vous-mêmes ? Pour ce dernier point, je vous propose la lecture d’un article de penser et agir qui traite ce sujet :

 https://www.penser-et-agir.fr/vivre-pour-soi/

Pour conclure

Je souhaiterais revenir sur le titre de cet article « les principaux freins à l’épanouissement personnel » et conclure avec une note positive. Le frein permet de ralentir le mouvement et a un rôle modérateur. Pour aller à la rencontre, à la découverte de soi, se trouver freiné, permet d’assimiler, d’intégrer en douceur et avec bienveillance son « JE ». Tout bien considéré, ce palier est peut-être tout simplement nécessaire et salvateur.
Je me tiens à votre disposition avec plaisir pour échanger via mon compte LinkedIn ou Facebook.

Cet article est ma contribution dans le cadre du festival d’articles de développement personnel en tant que spécialiste du développement personnel.

Belle lecture et à très vite.

 

Photo Pickit.com

1/ Cannard C. (2017)« Lien entre processus de formation identitaire et motivation académique chez le jeune adulte », Revue Européenne de Coaching, Numéro 2, disponible sur : https://revue-europeenne-coaching.com/numeros/n2-avril-2017/lien-entre-processus-de-formation-identitaire-motivation-academique-chez-jeune-adulte

2/ Issue de Psychologie Pourquoi l’amour de soi est indispensable Mis à jour le 13 octobre 2020 à 19:05 Par Isabelle Yhuel